Tic-tac time is money. ( AI octobre 2023)
On est donc en octobre et ce mois-ci nous passons à l’heure d’hiver. C’est une heure qui nous rapproche de celle du soleil alors que les nuits se font plus longues. Une heure qui, dans une vie peut paraître infinie ou brève. Cette heure, je l’aimerais à la frontière du rêve et de la réalité. Une heure où tout est possible. Voilà ce que nous propose Laurence.
Toi la dame du train de onze heures,
T’es incollable sur les moyens de gagner du temps,
Ton agenda est noirci de rendez-vous,
Car tu répètes que le temps c’est de l’argent,
Donc inutile de laisser du temps libre, c’est perdre de l’argent.
Alors lorsque la folie humaine par un subterfuge d’heure reculée,
Te permets de passer avec plus d’ardeur, le plus clair de ton temps
À téléphoner dans les taxis, réfléchir dans les avions sur un air de biniou,
Tu exultes, voilà un gain de temps qui arrive à temps.
Que de temps de vie perdu, à vouloir gagner de l’argent et du temps.
À être sans cesse dans le mouvement, tu rétrécis les temps d’arrêts,
Si bien que tu es déjà repartie à peine es-tu arrivée.
Pas de port d’attache, ta maison est devenue un hôtel.
As-tu remarqué que les hirondelles valsent avec les feuilles dans le ciel ?
Hier encore, tu ignorais l’instant fugace qui fuyait dans le temps.
Tu gaspillais ton temps en croyant être dans l’air du temps.
Tu disais : « On verra plus tard, y’a bien le temps ! »
« Voir le monde dans un grain de sable
Et le paradis dans une fleur sauvage,
Tenir l’infini dans le creux de sa main
Et l’éternité dans une heure ».
Autant de petits riens qui font l’extraordinaire d’une heure de vie
Ne sont pour toi que prétextes à perdre un temps fou.
Toi, la dame de onze heures, face à la fuite des heures,
Te rappelles-tu du bonheur, d’un moment fugace
A rêvasser sans rien faire, à écouter le bruit de la populace ?
Ce moment si furtif, qui ne se laisse saisir que si rarement,
Ce moment coincé entre l’agitation et le tumulte ambiant,
Qui d’un simple tic-tac, a tôt fait de s’éclipser et de s’en aller
Prendre du bon temps sur le boulevard du temps qui passe,
Avant le grand « Final countdown » ? S’égrènent les heures,
D’une folle jeunesse qui nous laisse tant de tendresse,
Comme s’il neigeait du feu et qu’il pleuvait du bleu.
Prend garde, la vie se joue tzigane sur la gamme de l’oubli.
Prendre de temps dans une course contre la montre délétère,
S’avère judicieux car avec le temps tout s’en va.
bravo Mijo, la fluidité de ton écriture nous projette aisément dans la course du temps de la dame du train de onze heures. Souhaitons qu’elle se pose afin de profiter du temps présent, ô combien essentiel ! )
Merci pour ta participation !
Merci Laurence de ton enthousiasme. Comme toi je souhaite que cette dame de onze heures ( à l’heure près elle existe vraiment 🙂 ) puisse prendre le temps de poser ses valises, de flâner, de vivre 🙂
Obispo aurait pu dire
Sur un air de biniou
« De la mer d’Iroise, aux terres d’Irlande
De la mer turquoise aux austères landes
J’aime les camaïeux de bleu et de gris
J’aime le beau qui pleut et le ciel qui plie »
De petits riens qui font tout
Aussi …
J’ai aimé tes constatations
Et tes propositions jolies
Lothar
Merci beaucoup Lothar de ce chouette commentaire qui ensoleille ma journée au réveil 🙂
Bonjour
Quelle belle histoire !
La femme du train de 11h…
La vie se joutzigane…quelle joli maraphore .
J’ai bien aimé…
Merci Ghislaine de ton passage.
On sent bien le rythme de la course dans ce texte très plaisant Mijo.
Chouette participation à l’AI 👍
Merci Bernadette de ta fine lecture 🙂
Oh, mais après quoi court-elle, la pauvre dame du train d’onze heures.
Après le temps qui passe !
Bonne journée, Mijo !
Ah Jean-Louis, si seulement elle pouvait se voir courir toujours et encore plus…pour finir par s’épuiser et passer à côté de sa vie.
BRAVO MIJO ! Toujours aussi plaisant de prendre le temps de te lire…
Continue de prendre ce temps sachant que les écrits restent, n’est-ce pas…
Tupa
Merci Patricia. Bizh oui prendre le temps est une priorité de vie 🙂
Timing parfait, elle gère, la dame du train de onze heures.
Souhaitons lui que la SNCF n’annonce pas un retard, car ce serait un coup à lui envoyer en l’air tout son chronométrage !
Remarque, aussi bien elle s’envole avec et découvre la joie des transports aériens. 😉😉
Trop bien trouvé, ces lignes du temps qui s’en va, poursuivi par le train de onze heures.😀
Merci Jo, ah tu m’as fait rire. J’y ai pensé au retard de la SNCF 🙂 dans ce timing coincé de la dame de onze heures, que je connais réellement( sauf que c’est le train de 8H30) et elle doit bien regarder 20 fois sa montre le temps des 5à mn de trajet qu’elle trouve trop long. Elle répète au téléphone, punaise ce train se traîne!! Courir, toujours courir, finalement en bout de course nous trouverons tous soit un cercueil soit une urne, alors autant prendre le temps de vivre avant qu’il ne soit trop tard 🙂
Elle nous laisse essoufflés la pauvre tant elle court ! Un texte échevelé donc, où les références se cachent délicieusement pour nous laisser réfléchir sur la fuite du temps ! Merci Mijo
Merci Gibulène de ton passage et ta lecture attentive pour trouver quelques références cachées 🙂
Bravo Mijo. Quelle bonne idée cette dame toujours pressée qui pense qu’en s’agitant chaque minute de sa vie, elle vit plus intensément ! Alors qu’elle passe à côté de l’essentiel. On lui ressemble parfois quand on se laisse emporter par le rythme contemporain. Les poètes comme toi sont là pour rappeler l’importance de la contemplation, du rêve, de la pause, et combien vouloir maîtriser la course folle du temps est vain. Beau texte !
merci Nadiège, oui j’ai aussi été par le passé comme cette dame de onze heures. Que de fois je suis passée à côté de l’essentiel à vouloir toujours faire vite, courir après ce temps qui ne se laisse JAMAIS saisir 🙂
Superbe réflexion qui questionne notre rapport au temps. Je trouve que cette lecture vaut la peine de s’arrêter un moment pour la savourer. Merci pour cette belle proposition !
Merci Marie-Luce d’être venue me lire et de ce gentil commentaire 🙂
Avec le vent toutes en tas
Les feuilles colorées des arbres
Ou blanches couturées d’encre
Vive le bouillon ! A toute heure !
Merci Lacraie de ton passage poétique 🙂
Beau poème, mais gardons-nous bien d’écouter cette dame d’onze heures. Le temps perdu est le seul temps bien utilisé.
Absolument John, c’est ce que je dis, le temps perdu est le seul bien utilisé …à vivre!
Vif et drôle, carrément ‘xcellent!
Merci Carnets de ta visite 🙂