Le quignon, la miette et le boulanger.

Dans le fournil, je marche à la baguette
Mais juste après, je joue de la flûte .
Il faut bien connaître les ficelles

Quand le quignon, bougon

Vient pleurer sur mon épeautre

Lorsque sa croûte par temps humide

S’est transformée en pain de mie.

Envolée,  pour lui toute séduction.

Miss miette s’impatiente

De voir ce pain béni ramolli

Craignant que par un coup chaud

Il ne se transforme en brioche

Alors là, adieu gambettes qui croustillent.

Le quignon répond : « Tout plutôt qu’être pain rassit

Ou pire pain perdu. »

Miss Miette veut être dorée à point

Lui ordonne de se faire griller.

Celui-ci ronchonne sans cesse

Craignant les variations de températures du four.

Ces deux capricieux dans le pétrin

Me fourrent et dans la farine me roulent.

Pourtant j’affine ma pâte au levain

Sans relâche, je bichonne les pâtons,

Pour un compagnon du quotidien

Qui accompagne les repas, nourrit l’estomac,

Des hères de peu et gens de peines.

Boulanger, las des fredaines du quignon

A la moindre miette qui passe.

Pédant at arrogant, d’être le premier

Toujours à se faire grignoter.

Saoulé des jérémiades de Miss Miette,

Jamais satisfaite de ma cuisson.

En overdose de ces deux malappris,

Me donnant du pain sur la planche.

Leur humeur belliqueuse rendant mauvais goût

A mes brignolets et autres brichetons.

Mon dû était en chute vertigineuse,

Les clients autrefois enjoués me boudaient.

Je n’allais pas les laisser me retirer le pain de la bouche,

Et vivre dans la médiocrité d’aides substantielles.

J’ai abandonné baguettes et miches,

Ficelles, flûtes et pains de seigle.

Quignon et Miss miettes ont supplié

Effrayés d’être abandonnés à la grande distribution.

Reconverti dans les brioches, choux et chaussons

Croissants et pains au chocolat.

Ces viennoiseries parties comme des petits pains,

Remplissent mon escarcelle

De sonnantes et trébuchantes pièces.

Moralité : N’ouvre pas la bouche pour manger le pain blanc de ton voisin, mais lève-toi de bonne heure pour gagner ton propre pain. Autrement dit, ne reçois pas d’autrui ce que tu peux gagner toi-même.

4 Comments

  • Bonjour,
    Bravo pour cette ode humoristique au pain sous toutes ses formes!
    Je pourrais ajouter le pain longuet mais il n’est peut-êyre pas facile à caser.
    Bon après-midi,
    Mo

    • Merci Mo,
      Effectivement je n’y ai pas pensé 🙂

  • La forme poème pour parler du pain, c’est audacieux et réussi. Un seul regret : n’abandonne pas la baguette ! Bien croustillante, c’est un délice comparable à une viennoiserie.

    • Oui Nadiège tu as raison, une baguette qui croustille sous les dents, avec une mie aérée huum un régal au petit déj ou le quignon juste pour le plaisir.

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