Sans dessus dessous.
Nouvelle suggestion plumes et encriers pour s’amuser avec les mots et les saveurs différentes des registres de langues. Prenez un texte, en faire un pastiche dans une tonalité qui vous enchante. Lâcher prise et laisser votre encre courir.
Sens dessus dessous ! Texte initial de Raymond DEVOS.
Actuellement, mon immeuble est sens dessus dessous. Tous les locataires du dessous voudraient habiter au-dessus ! Tout cela parce que le locataire qui est au-dessus est allé raconter par en dessous que l’air que l’on respirait à l’étage au-dessus était meilleur que celui que l’on respirait à l’étage en dessous ! Si je méprise celui qui est en dessous, ce n’est pas parce qu’il est en dessous, c’est parce qu’il convoite l’appartement qui est au-dessus, le mien !
Or, je sais que celui du dessus n’y tient pas! D’autant que, comme la femme du dessous est tombée amoureuse de celui du dessus, celui du dessus n’a aucun intérêt à ce que le mari de la femme du dessous monte au-dessus !
Quelqu’un est-il allé raconter à celui du dessous qu’il avait vu sa femme bras dessus, bras dessous avec celui du dessus ? Toujours est-il que celui du dessous l’a su! Et un jour que la femme du dessous était allée rejoindre celui du dessus, comme elle retirait ses dessous … et lui, ses dessus … soi-disant parce qu’il avait trop chaud en dessous … Je l’ai su … parce que d’en dessous, on entend tout ce qui se passe au-dessus … Bref! Celui du dessous leur est tombé dessus! Comme ils étaient tous les deux soûls, ils se sont tapés dessus ! Finalement, c’est celui du dessous qui a eu le dessus! Raymond DEVOS
Version poétique :
Le propriétaire du cimetière a la tête à l’envers.
Les locataires du dessous se font réfractaires.
Leurs commentaires incendiaires ne sont pas bons pour les affaires.
Solidaires, les pensionnaires du dessus sont en colère.
Ont rédigé un formulaire révolutionnaire pour le prestataire
De gestion funéraire. Qu’il musèle dans les housses mortuaires
Les contestataires impopulaires descendus chez Lucifer,
Qui ne feront plus braire les exemplaires bénéficiaires
Du dessus, libres ainsi de s’adonner aux plaisirs adultères !
Version enfantine :
Plus rien ne va dans la ruche. Les ouvrières s’activent dessous, puis dessus. Cindy l’abeille rebelle et dame de compagnie de la reine, est descendue des appartements du dessus pour narguer les ouvrières du dessous qui travaillent sans cesse et manquent d’air dans les galeries souterraines. Les faux bourdons cherchent la bagarre, pour un oui pour un non, ils ont mis les petits lits des nymphes sans dessus dessous. Un frelon a fait le buzz en racontant à Jimmy du dessous que sa Maya était amoureuse d’Hugo le bourdon du dessus. Malheureux Jimmy a volé dans les ailes d’Hugo, puis s’en est suivi une bataille de boulettes de pollen par-dessus les barricades qui séparent le dessous du dessus. Finalement la garde des faux-bourdons du dessous a eu le dessus. Chacun est rentré chez soi.
Salut,
C’est une très bonne idée de revisiter le texte de Raymond Devos, un amoureux des jeux de mots, de la dérision et des paradoxes. La version poétique sous c’est air austère s’avère très drôle : on ne s’ennuie pas dans les cimetières ! la version enfantine s’amuse beaucoup avec les mots sens dessus dessous et se révèle être un nectar de lecture.
Bonjour Marie-Christine,
merci beaucoup de ta visite. Comme Raymond DEVOS, j’adore les jeux de mots, et la dérision. Il est un de mes maîtres d’écritures. J’aime vraiment les jolis mots, les expressions qui chantent, qui restent en tête après les avoir lues, ou entendues, comme un parfum qui flotterait dans l’air.
A bientôt.
Bonjour Marie-Josée,
Voilà, je me lance. Rien de comparable avec la qualité du texte de Raymond Devos, mais en toute modestie et pour l’amusement :
Dehors, dedans :
J’ai bien vu que depuis dehors, mes voisins reluquaient ma maison en dedans.
Ce n’est pas que j’ai une dent contre eux et je ne voudrais pas leur faire de tort,
Mais ça me paraît retors, leur attitude depuis le mois précédent.
Je m’en suis confié à mon dandy de frère et à mon labrado.
Ils m’ont pris pour un butor avec leurs grands airs pédants.
Devant leurs faux-semblants, j’ai hurlé mon désaccord,
A tribord comme à babord, j’ai l’impression que personne ne m’entend.
Je veux leur en mettre plein les tympans et crier si fort, si fort,
Que même au fin fond des corridors ou au plus profond des océans,
On me dira que je suis blanc comme neige, par delà les vastes ports.
Hello Nadine, pour un coup d’essai c’est pas mal du tout. J’aime ta rime en « or » qui revient et rythme le texte. Je suppose que tu voulais dire « labrador » 😉
Merci de ta participation. Tu as mille fois raisons, c’est e essayant ainsi des petits fragments, des jeux d’écriture, que l’on aiguise notre plume, et surtout qu’on enrichit notre vocabulaire.
A bientôt.